Le syndicat représentatif des métiers de la Construction Métallique en France (S.C.M.F), publie, ce jour, un premier bilan pour l'année 2023 sur la conjoncture et les activités des constructeurs métalliques.
Notre rédaction vous relaie cette prise de parole.
Courbevoie, le 2 février 2024
"Un premier bilan des activités 2023 de la construction métallique française (25.000 personnes) fait apparaître des résultats supérieurs à l’exercice 2022, avec une croissance attendue de + 3,5 %. Une tendance positive, selon le président du SCMF, Roger Briand, qui assure aux constructeurs métalliques tricolores de faire face à leurs investissements, tant en matière de personnel que de modernisation de leurs outils industriels. Rappelons que les 800 entreprises de construction métallique françaises, pour l’essentiel des PME et des ETI à structure familiale, octroient annuellement 10 % de leur activité dans la modernisation de leurs unités de production.
Le chiffre d’affaires 2023 s’établit donc à environ 4,3 milliards d’euros, dont 10 % réalisés à l’export, ce qui représente une production de quelque 780.000 tonnes d’acier. Un secteur d’activité qui se base essentiellement sur de l’investissement privé, les sources publiques se faisant plus rares. Par ailleurs, Roger Briand précise que les constructeurs métalliques ont dû faire face à des difficultés dans la gestion de leur planning d’activité. Les donneurs d’ordres étant de plus en plus hésitants, les reports de prises de décision ont en effet affecté directement la programmation de l’activité. Mais Roger Briand pondère : « Toutefois, depuis 3 mois, nous constatons une reprise des dossiers et des lancements de projets, les carnets de commande représentent aujourd’hui entre 6 mois et 12 mois d’activité. Un volume confortable pour aborder sereinement 2024. »
Les marchés de la construction métallique en développement sont nombreux. Au premier plan, la construction d’ouvrages d’art tels que les viaducs, les ponts, les passerelles, les gares, avec notamment les ouvrages des lignes de métro 16 et 17 du Grand Paris ont permis de développer l’activité. Une autre part importante de l’activité concerne les bâtiments industriels et commerciaux, avec la réindustrialisation de la France en toile de fond, même s’il est vrai que ce n’est pas l’unique raison. Mentionnons ensuite la construction des ombrières et des supports de centrales photovoltaïques, représentant un marché devenu très dynamique, sans compter sur la réhabilitation d’ouvrages métalliques existants, qui se développe également. A ce titre, précisons que la construction métallique s’avère particulièrement bien adaptée pour les marchés de rénovation et réhabilitation.
* Evolution de la productivité
Le taux d’activité de notre profession s’avère étroitement lié à l’indice publié par la banque de France du taux d’utilisation des capacités de toutes les productions en France. Roger Briand constate, que, depuis mai 2023, le taux baisse légèrement pour atteindre en décembre 2023 : 76 %. Si la décroissance de ce taux se confirme, l’évolution de l’activité générale de la profession pourrait être impactée, sachant que le 1er marché des constructeurs métalliques concerne les bâtiments industriels (78% de part de marché).
* Evolution des effectifs
Les besoins en recrutement des constructeurs métalliques se chiffrent à plus de 20 000 emplois sur les 4 ans à venir. Le manque de formations pour ces métiers contraint les entrepreneurs à développer des formations internes mais aussi à multiplier les contrats d’alternance.
* Les principaux enjeux de la construction métallique
Roger Briand, Président du S.C.M.F en profite également pour faire le point sur les grands enjeux à relever pour la construction métallique. « Comme l’ensemble des secteurs liés à la construction et à l’énergie, ce sont l’environnement, la décarbonation, l’économie circulaire qui nous conduits à innover et concevoir nos constructions à travers le prisme des bilans carbone et de l’économie des ressources. De ce fait, nous orientons nos pratiques vers le réemploi qui présente la manière la plus vertueuse pour la construction. »
A ce sujet, Roger Briand rappelle que les constructeurs métalliques français possèdent le matériau le plus irréprochable en matière de recyclage et donc d’économie circulaire. Avec 97 % des aciers longs recyclés et recyclables cela contribue effectivement à la préservation des ressources naturelles. Et Roger Briand de développer : « Il faut dire que nous bénéficions d’un matériau exceptionnel qui est recyclable à l’infini tout en conservant ses caractéristiques mécaniques, sans aucune altération dans le temps. Nos constructions présentent l’avantage d’être facilement démontables et remontables, cette propriété constitue un atout pour favoriser le réemploi. Surtout qu’il s’agit d’une pratique tendant à se développer. C’est la raison pour laquelle nous venons de déposer la première recommandation professionnelle concernant le réemploi de matériaux structurels en acier, un document rédigé par le Centre technique industriel de la construction métallique (CTICM), qui est le bureau de recherche de la profession. »
Avant de conclure : « Nous n’avons pas attendu la RE2020, la loi AGEC ou la REP pour nous engager dans une démarche d’économie responsable. Parallèlement, aujourd’hui, le développement des aciers bas carbone et demain celui à zéro émission de CO2 grâce à l’énergie verte place l’acier au premier plan. Les bilans carbone de nos bâtiments se veulent ainsi très compétitifs, ils répondent, d’ores et déjà aux enjeux environnementaux à venir. »
Le S.C.M.F a également plaidé contre le projet d’arrêté modifiant le cahier des charges des eco-organismes.
Fort du constat que la Direction Générale de la Prévention des Risques a débuté ce mois-ci une consultation visant à revoir, pour la filière bois, les modalités de financement de la REP PMCB (produits et matériaux de construction du secteur du bâtiment), Roger Briand déplore que l’administration souhaite faire porter, à l’ensemble des acteurs des autres produits et matériaux de construction (hormis le béton), une partie des coûts correspondants aux traitements de ces bois en fin de vie.
Roger Briand de détailler : « Les acteurs de la filière métallique refusent une telle option. Depuis plus d’un siècle, les produits et matériaux de la construction métallique sont largement recyclés, atteignant aujourd’hui un niveau d’excellence avec plus de 90 % de taux de recyclage (taux reconnu dans le cahier des charges des éco-organismes). Au regard de l’investissement accompli par notre filière, il va sans dire que nous considérons comme une double peine de devoir financer le verdissement d’activités d’autres secteurs, alors que le métal est déjà 100 % circulaire.
Aujourd’hui, nous développons le réemploi de nos produits et nous portons aussi tous nos efforts et investissements pour décarboner au plus vite nos productions d’acier recyclé, notamment en utilisant des fours électriques alimentés par de l’énergie verte. Les effets économiques de l’adoption d’une telle mesure auraient pour conséquence, une distorsion de concurrence, des impacts plus que significatifs sur tout notre écosystème et mettraient en péril nos investissements en cours et notre filière. Aussi, nous considérons légitime d’être exemptés de ce dispositif, compte-tenu de l’exemplarité de nos activités au regard des objectifs poursuivis par la REP. Nous avons d’ailleurs sollicité à ce sujet le Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires pour une rencontre prochaine. »
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Source SCMF -02-02-2024